Je ne m'aime pas

Je ne m’aime pas

Il y a des jours où je me regarde dans le miroir et où je détourne aussitôt les yeux. Comme si ce reflet me renvoyait une vérité que je refuse d’accepter. Je ne m’aime pas. Ce n’est pas une phrase lancée au hasard, ni un caprice d’un jour. C’est un ressenti profond, une impression persistante, comme une ombre qui me suit partout.

Je ne m’aime pas parce que je me juge, sans cesse. Chaque imperfection devient une faute, chaque erreur une preuve de mon insuffisance. J’entends cette voix intérieure qui me murmure que je ne suis pas assez : pas assez beau, pas assez intelligent, pas assez intéressant. Cette voix, insidieuse et cruelle, ne me laisse aucun répit.

Je ne m’aime pas parce que je compare mon chemin à celui des autres. Je vois leur réussite, leur assurance, leur bonheur affiché, et je me demande pourquoi moi, je n’y arrive pas. Comme si leur lumière faisait ressortir encore plus mon obscurité.

Je ne m’aime pas parce que j’ai accumulé des blessures que je ne sais pas guérir. Des mots, des regards, des silences qui ont laissé des traces en moi. Peut-être ai-je trop longtemps cherché à plaire aux autres, à être ce que l’on attendait de moi, oubliant qui je suis réellement.

Mais si je ne m’aime pas… Qui le fera à ma place ?

Peut-être que le véritable amour de soi n’est pas un état permanent, mais un chemin. Un processus. Une main que l’on tend à soi-même, même quand on se sent brisé. Peut-être qu’il ne s’agit pas d’être parfait, mais d’apprendre à se pardonner, à se comprendre, à se traiter avec douceur.

Alors, aujourd’hui, même si la voix du doute est encore présente, je choisis d’essayer. D’essayer de voir en moi autre chose que mes défauts. D’essayer de me parler avec bienveillance, comme je le ferais avec un ami. D’essayer de ne plus fuir mon reflet, mais d’y voir un être humain en devenir.

Parce que, finalement, peut-être que je mérite d’être aimé. Par moi, avant tout.